Jean Janvier et le ravitaillement gratuit en gare de Rennes

Figure importante de la ville de Rennes, Jean Janvier, maire de la ville durant la période de guerre marquera les esprits par sa générosité, et notamment envers les réfugiés pour qui il mettra en place un ravitaillement gratuit. Sa figure est évoquée dans le docgame puisqu’un des personnages offrira de son temps et participera à cette bonne oeuvre en faveur des déplacés et des soldats de passage dans la gare de Rennes.
Revenons succinctement sur cet homme de l’Arrière et ses réalisations.

Jean Janvier, maire de Rennes de 1908 à 1923

Né le 28 mars 1859 à Saint­-Georges-de-­Reintembault (canton de Louvigné ­du­ Désert) dans une famille ouvrière, il devient entrepreneur en bâtiment. Il a fait le tour de France du compagnonnage.

JanvierZoom1FI772

(Jean Janvier, maire de Rennes. ADIV 1 Fi 772)

Il est élu maire de Rennes en 1908, fonction qu’il exercera jusqu’à sa mort en octobre 1923. Il n’a pas exercé d’autres mandats que celui de maire (ayant été battu aux sénatoriales de janvier 1920) mais il a laissé un souvenir impérissable.

 Accueil des réfugiés belges à Rennes

À la fin du mois d’août 1914, des milliers de réfugiés venant de Belgique ou du Nord de la France arrivent en Bretagne, et notamment en gare de Rennes. Selon un courrier de Jean Janvier, ils seront “7 000, rien qu’à Rennes” .
La préfecture demande alors aux municipalités, et donc à Rennes, de mettre en place une “politique d’assistance et de surveillance”. Seulement, avec une crise du logement et des difficultés d’approvisionnement, l’accueil des réfugiés s’avère compliqué. Ils seront finalement logés dans de grands bâtiments tels que le couvent Saint-Cyr, ou directement chez l’habitant.

 Mise en place d’un ravitaillement gratuit

La gare de Rennes est un nœud ferroviaire où se rencontrent soldats, blessés, permissionnaires et réfugiés belges qui doivent attendre de longues heures leurs correspondances .

C’est ainsi que s’organise spontanément un ravitaillement gratuit pour les réfugiés et passagers en attente. La bonne oeuvre se change rapidement en organisation municipale puisque le maire, Jean Janvier, “fait apporter par les services de la ville et de la voirie, bancs, tables et vaisselles” . Grâce également aux dons réguliers en denrées des habitants, l’Oeuvre poursuit son action de ravitaillement et le service et “ assure 500 repas en moyenne par jour en 1916 ” . Les bâtiments sont renforcés contre le froid à l’approche de l’hiver 1914 et un négociant de bois fait même construire à ses propres frais un “bâtiment en bois d’une capacité d’une centaine de places”.

II-9-e1-3-Loeuvre cartes postales 2

(l’oeuvre du Ravitaillement gratuit en gare de Rennes. Carte postale . Tous droits réservés. Coll.part.)

L’Oeuvre du ravitaillement gratuit est dirigé par un comité de 15 membres, présidée par l’industriel Alexis Rey (de Montreuil-sur-Ille) et dirigée par Maria Robert.

Sa situation étant jugée bénéficiaire, l’Oeuvre continue jusqu’à la fin de la guerre et elle est prolongée en novembre 1918 “sur les recommandations du préfet jusqu’à la fin de la démobilisation “pour venir en aide aux démobilisés dont la situation réclame assistance. “
Le 5 décembre 1919, l’oeuvre gratuite sera fermée, les principales œuvres de guerre du département ayant déjà été dissoutes à cette date. En effet, après avoir accueilli et restauré les réfugiés puis les soldats mobilisés et les permissionnaires, elle recevra les démobilisés.
La municipalité de Janvier lancera aussi le projet de construction de la maison du peuple, qui ne sera construite qu’en 1925, deux ans après le décès de Jean Janvier.

SOURCES

SACHET, Claudia. Hommes et Femmes d’Ille-et-Vilaine dans la Grande Guerre : “L’oeuvre du ravitaillement gratuit en gare de Rennes (1914-1919)”, Rennes : Co-édition Département d’Ille-et-Vilaine et Société Archéologique et Historique d’Ille-et-Vilaine, 2014. 978-2-86035-027-3.

TISSIER LE-NENAON, Violaine. Hommes et Femmes d’Ille-et-Vilaine dans la Grande Guerre : “L’accueil des réfugiés à Rennes pendant la Grande Guerre”, Rennes : Co-édition Département d’Ille-et-Vilaine et Société Archéologique et Historique d’Ille-et-Vilaine, 2014. 978-2-86035-027-3.

 

 

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *